L'Echo à la guerre |
Après les dix années d’une guerre qui s’est clôturée
par les attaques aériennes de l’OTAN, de mars à juin 1999,
sur ce qui restait de l’espace yougoslave, je me suis demandé comment
en étions-nous arrivés à un tel fossé entre la société
serbe et le reste du monde.
A L’ORIGINE DU FILM
J’ai fait ce film d’abord pour comprendre moi-même et ensuite
partager cette compréhension avec les autres. Mon intention était
purement pédagogique. Je ne pouvais pas rester sur des antagonismes aussi
forts tels que «la société serbe, malade de son nationalisme»
(titre de l’Express) ou «l’ Occident impérialiste qui
impose le mensonge et le mal pour asservir les petits peuples» (argumentaire
développé par Milosevic), sinon au risque de finir par me considérer
moi-même comme l’ennemi des uns ou des autres -vision qui est sans
intérêt au vu du résultat de ces 200 000 morts sur l’ensemble
de l’espace yougoslave.
En demandant aux gens pris sur le vif de s’exprimer sur ce qu’ils
avaient vécu, je me suis rendue compte à quel point les Serbes
s’étaient sentis perdus et menacés, dans leur survie comme
dans leur identité, dans un espace qui était devenu sans repère
car ils ne comprenaient pas le monde qui se construisait autour d’eux
mais se faisait en toute certitude, sans eux.
Il était plus que nécessaire de s’entendre, ou du moins
de converger vers une même représentation de ce qu’a été
cette guerre, et ainsi de mettre en commun, de confronter les idées,
les arguments, les valeurs, des uns et des autres pour avancer ensemble vers
une société civile plus pacifiée.